Cela aurait dû être une bombe ! C’est le quotidien « Libération » qui le signale : l’enseigne Botanic a retiré de ses rayons les insecticides Frontline, Fibrokil, Effitix, Effipro…(ici) !

Ces produits sont (enfin) reconnus comme dangereux pour le développement cérébral des enfants !

À noter que pour l’instant en tout cas, l’enseigne Botanic semble bien isolée dans sa démarche ! Les produits incriminés continuent d’être recommandés par les enseignes concurrentes (ici) ou par des revues vétérinaires (ici).

Une surprise ? Pour une majorité de propriétaires de chats ou de chiens, habitués (conditionnés) à des réflexes de confiance aveugle envers leur vétérinaire ou leur animalerie préférés, peut-être. Mais il faut que cela se sache, il faut que cela soit dit, en aucun cas la moindre surprise pour les professionnels informés ! On sait en effet depuis au moins 2004 que les produits utilisés par ces insecticides industriels ne sont pas autre chose que des poisons.

Des poisons pour l’environnement. Des poisons pour les êtres vivants. Des poisons qui atteignent non seulement le sang des insectes à combattre, mais aussi celui des animaux à traiter. C’est seulement une question de dosage. Les insectes sont petits et la quantité de poison suffit à les tuer sur-le-champ. Les chats et les chiens sont plus volumineux : la quantité de poison ne suffit pas à les tuer et elle est même réputée inoffensive s’il s’agit d’un contact unique et limité dans le temps. Le problème, c’est que les insecticides de ce type, ce n’est pas un contact unique, mais au contraire, un contact dans la durée… et donc évidemment dangereux à moyen terme ! Vrai pour les chiens et les chats ainsi traités, vrai aussi pour les enfants qui jouent avec les chiens et les chats, et qui forcément, entrent en contact avec le poison, vrai d’ailleurs pour toutes les personnes qui soignent ou caressent les animaux…

Une vérité que certains vétérinaires (courageux) dénoncent depuis longtemps.

C’est le cas par exemple du docteur Jutta Ziegler qui publie en 2011 « Toxic croquettes », réédité en 2014. Pour cet auteur, le fait que ces poisons dangereux fassent l’objet de recommandations positives quasi unanimes lui paraît d’autant plus scandaleux que de nombreuses autres solutions alternatives existent, d’une part, mais que plus scandaleux encore s’il est possible, ces produits finissent par se révéler inutiles pour les insectes auxquels ils sont destinés, ces derniers développant une certaine immunité !

Des produits de remplacements d’origine naturelle ? J’en donne des exemples dans mes livres, par exemple celui-ci : « J’entretiens mon chien moi-même».

– Mais pourquoi recommanderait-on des insecticides qui se révéleraient inutilement nuisibles pour nos animaux ?

– Pour la même raison que sont recommandés (souvent par les mêmes) les produits de « l’alimentation industrielle » pour animaux.

– Expliquez-vous !

Ce n’est en réalité que de manière accessoire que Jutta Ziegler traite des produits antiparasitaires nocifs. L’objet principal de son livre, ce sont, comme le laisse deviner le titre, les produits de l’industrie alimentaire pour animaux, dont elle entend dénoncer la nocivité à moyen et long terme pour ces derniers : je n’entends pas ici reprendre son argumentation, ni même avoir la vanité de la résumer, je préfère renvoyer mon lecteur à la lecture de cet excellent livre que l’on peut d’ailleurs se procurer sur Internet (ici). Je veux seulement souligner que si de tels produits, certains les fabriquent, et d’autres les recommandent et les vendent, c’est, toujours selon l’auteur, pour une raison fort simple : la recherche du profit ! Vrai pour les croquettes, et donc vrai également pour les antiparasitaires de l’industrie pharmaceutique, fût-elle vétérinaire…

Pourtant, dans notre pays, le vrai problème n’est pas là.

Après tout, on peut être pour ou contre l’alimentation industrielle, pour ou contre certains antiparasitaires, tout comme on peut remettre en cause (comme le fait Jutta Ziegler), certains programmes de vaccination. Les uns et les autres devraient avoir le droit de développer leurs arguments, laissant aux propriétaires d’animaux le soin de les départager.

C’est d’ailleurs ce qui se passe dans la plupart des pays étrangers, et notamment en Allemagne, où, faut-il le rappeler, le livre de Jutta Ziegler est un best steller.

La situation est tout à fait différente en France, et il n’est pas certain que le grand public en ait la moindre conscience. Chez nous, les forces du profit ont trouvé le moyen d’imposer comme vérité absolue un corps de doctrine présenté comme non discutable. Ils ont également imposé à quiconque veut exercer une activité professionnelle en rapport avec l’animal de compagnie de passer au préalable un certificat de capacité. Et devinez ce que vous retrouverez au cursus de ce certificat préalable obligatoire : les bienfaits de l’alimentation industrielle, des produits antiparasitaires de l’industrie, des programmes de vaccinations à outrance, ainsi que d’autres assertions telles que la nécessité qu’il y aurait de castrer les animaux non destinés à la reproduction, et j’en passe, faute de temps et de place. Les candidats ne devront pas se contenter d’apprendre comme vérités ce qui partout ailleurs fait débat, ils devront ensuite réciter, s’ils veulent avoir quelque chance de « réussir » leur examen !

Dans les métiers du chien et du chat, vous avez le droit de ne pas être d’accord avec la « doxa » officielle, mais à condition de le garder pour vous !

Voilà pourquoi je salue la démarche de l’enseigne Botanic, et l’article de Libération, qui, je me dois de le préciser, n’est pourtant pas habituellement mon quotidien de prédilection…

Paris, 2 mai 2018

Catégories : Santé

1 commentaire

mgeorgel · 2 juillet 2018 à 15 h 26 min

Merci pour votre intérêt. Je donne quelques sources dans l’article, et vous trouverez tout ce que vous voudrez, actualisé, par une recherche sur Google, avec tous les points de vue… Bonne chasse !

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