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Je voudrais évoquer aujourd’hui ce que j’ai le plus apprécié dans le travail du toilettage.
Bien entendu, il est toujours agréable d’exercer un métier manuel, dont on maîtrise la gestuelle, et qui nous distingue plus ou moins du public qui serait incapable, bien sûr, de cette même gestuelle.
Personnellement, je trouve même agréable, pour cela, de toiletter en public, et de sentir chez ce public, même de passage, même pour quelques instants, une certaine forme d’intérêt, de curiosité, voire, très vite, de sympathie.

Bien sûr, le véritable toiletteur professionnel éprouve rapidement ce que nous avons coutume d’appeler le plaisir « zoocosmétologique » : une sensation très difficile à décrire à des non professionnels, mais qui correspond à ce que ressentent nos mains, et surtout nos doigts, au contact de la peau et du poil, traités par des shampooings de qualité, des crèmes adaptées et par-dessus tout, une eau de qualité (c’est-à-dire cent pour cent pure).
Bien sûr, il y a le plaisir de créer une belle silhouette, ou tout au moins d’en souligner, et d’en suggérer les qualités.

Tout cela est vrai, mais n’est rien à côté de ce que je vais vous dire maintenant : le plus grand plaisir que me donne l’exercice de ce métier, c’est la nature du contact que je parviens le plus souvent à établir avec mes partenaires, chiens ou chats.
Le contact à l’occasion du toilettage n’est en effet comparable à aucun autre.
Il n’a par exemple à peu près rien à voir avec celui que l’on établit en éducation, et qui est pourtant lui aussi très agréable. Rien à voir non plus avec les chiens que l’on conduit en exposition, une circonstance cependant susceptible d’apporter aussi beaucoup de satisfaction.

Et pour tout vous dire, rien à voir enfin avec le contact que l’on établit avec ses chiens personnels.
C’est que le contact en toilettage est tout à fait particulier. Il ne s’agit là, en tout cas si l’on veut bien réussir, ni de domination, ni d’éducation, encore moins de dressage.

C’est que le contact en toilettage est tout à fait particulier…
Le secret est de parvenir plus ou moins rapidement à une sorte de collaboration, non, le mot le plus juste serait complicité avec le chien ou le chat. Quand cette complicité s’installe, cela devient presque grisant.
À la fin, il n’y a plus un toiletteur ou une toiletteuse, et un animal, mais un ensemble toiletteur – animal, qui semble fonctionner presque en osmose.
Et ce qui est particulièrement excitant, c’est de parvenir à ce résultat le plus rapidement possible, par exemple même avant le bain.

Dans bien des cas, on arrive alors, tant pendant le bain, que pendant le séchage, à une sorte de participation plus ou moins consentie de l’animal, et quand on en est à ce stade, la satisfaction professionnelle est extrême.
Peut venir alors la finition, qui se révèle souvent un authentique moment de grâce. C’est que le partenaire sent bien que l’exercice touche à sa fin, mais aussi qu’on est en train de lui donner sa plus belle expression. De très nombreux chiens adoptent volontiers à ce moment exactement l’attitude et la position que nous pouvons souhaiter !
Avec les chats, cette connivence, cette action partagée peuvent atteindre des extrêmes.
Je veux encore vous préciser que cette connivence, je crois n’avoir jamais cessé d’en améliorer la qualité, tout au long de mon exercice professionnel, et c’est sans doute pour cela que je ne me suis jamais lassé de ce métier.
Images empruntées au « Toilettage au bout de mille secrets », ouvrage que nous ne pouvons que conseiller à quiconque s’intéresse aux perspectives d’un toilettage moderne !
lien : https://librairie.audreco.com/book/Toilettage-au-bout-des-mille-secrets

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