Entretenir son Bobtail : mission impossible ? Bien sûr que non ! Où nous allons démontrer que c’est tout le contraire d’un « travail en force » !
Entretenir son Bobtail : préambule
Sommaire
L’étude proposée ici vient compléter, et non pas remplacer notre guide général : J’entretiens mon chien moi-même !
Sont notamment expliqués par le détail dans l’ouvrage cité ci-dessus, les techniques du démêlage, le bain, le brushing… et y revenir ici reviendrait à nous répéter, bien inutilement.
Vous ne trouverez ci-après que ce qui concerne plus précisément le Bobtail, l’étude de certaines spécificités qui n’avaient pas leur place dans un guide général.
Spécificités du pelage « Poil long »
Une évidence, bien sûr : les pelages des chiens ne sont pas tous identiques. Les uns sont courts, voire inexistants, d’autres longs, ou encore mi-longs…
Si l’on part de l’hypothèse que le pelage du chien originel devait plus ou moins se rapprocher de celui du loup, on pourrait appeler variation zéro les pelages du type berger allemand, berger belge, berger de Beauce…
Et l’on parlerait de « variations en plus », quand les poils s’allongent, la « variation en moins » correspondant aux poils ras ou aux chiens nus.
C’est cette manière de faire que j’ai retenue notamment dans mon livre : « Le Toilettage au Bout des Doigts, nouvelle édition ».
À noter que la « variation en plus » comporte plusieurs « patrons », dont le plus excessif, si l’on peut dire, le « patron barbet » : le pelage s’allonge de manière uniforme dans toutes les parties du corps.
Et c’est exactement le cas en ce qui concerne le Bobtail, en tout cas pour sa version moderne
Les pelages
Il est peut-être utile de rappeler que le pelage des chiens est systématiquement organisé de la façon suivante : un sous-poil, gorgé de sébum, au point d’en devenir pratiquement imperméable, se révélant en outre une excellente protection contre les variations de température. Mais un sous-poil qui résiste assez mal aux agressions « mécaniques » : frottements, et autres agressions de l’environnement. Aucune importance, un « poil de couverture » vient fort à propos remédier à cela ! En revanche, le poil de couverture ne sert qu’à cela : protéger.
Patron barbet : le pelage allonge sur toutes les parties du corps, mais il peut le faire de deux manières.
La manière la plus courante : les poils longs sont plus ou moins raides, et droits. Pensez par exemple au Bichon maltais, au York shire. Ou encore, choisir une taille plus importante, le Briard.
Mais dans d’autres cas, le poil ne pousse pas droit, mais a tendance au contraire, il se présente hirsute, ou si vous préférez, plus ou moins frisé.
Entretenir son Bobtail : caractéristique de son pelage
Bien entendu, on trouve donc chez le Bobtail poil de couverture et sous-poil, comme chez tous les autres chiens. Mais ici, le sous-poil est d’une épaisseur conséquente !
Quant au poil de couverture, il est lui très caractéristique ! Citons le standard : « Abondant, de texture bien rêche, il n’est pas droit, mais hirsute et exempt de boucles ».
À noter que le Bobtail n’est pas réellement une exception, et que d’autres races montrent aussi ce type de poil. Par exemple, le caniche présenterait, à l’état naturel, un poil de ce type, comme on peut le constater en observant le plastron non tondu de chiens d’exposition.
Bizarrement, le standard du Bobtail ne donne aucune indication sur la longueur du poil : ni minimum ni maximum. Seule précision : « Il faut attacher plus d’importance à la qualité et à la texture du poil qu’à sa simple longueur et l’abondance. »
Ce qui laisse les amateurs de textes précis largement sur leur faim.
Allons plus loin !
Priorité, soit, à qualité et texture, mais cela dit, sachez que les Bobtails modernes présentent une épaisseur de fourrure tout à fait conséquente.
Une fourrure qui assure à un animal une protection remarquable. Une protection thermique, qui lui permet de supporter tout aussi facilement le froid intense ou les grandes chaleurs.
Mais plus spectaculaire encore, la protection contre l’humidité ou même l’eau. Observez, par exemple, un Bobtail qui vient de nager, même de longs moments. Au sortir de l’eau, le poil de couverture est évidemment gorgé d’eau. Mais si vous écartez deux rangées de ce poil pour observer ce qui se passe en profondeur, une fameuse surprise vous attend : le sous-poil est souvent resté parfaitement sec !
Entretenir son Bobtail : la main de l’homme ?
À ce stade de la réflexion se pose cette question : une telle fourrure peut-elle conserver ses qualités en l’absence de soins, et notamment de démêlages réguliers ?
En effet, il s’agit en principe d’un chien de berger ! Or, on imagine mal que les gardiens de troupeaux aient sélectionné pour les seconder des animaux nécessitant de longues et fastidieuses séances de démêlages !
Peut-être les fourrures d’hier étaient-elles moins longues que celles d’aujourd’hui ? Peut-être qu’en passant de la situation de chien de travail à celle de chien de compagnie, la race a-t-elle vu sa fourrure s’épaissir ? Peutêtre que même à leur insu, éleveurs et juges des concours de beauté ont donné la préférence aux sujets les plus spectaculaires, et donc présentant des pelages toujours plus épais ?
Paroles de standard
Une phrase du standard de la race m’a toujours plongé dans la plus grande perplexité : « Le sous-poil est un feutrage imperméable. » Oui, vous avez bien lu, on parle de feutrage !
Donc, si l’on s’en tient au standard, il serait inutile et même malvenu d’apporter quelque entretien que ce soit au sous-poil de cette race ! Un sous-poil feutré serait même ce qui serait à rechercher.
Seulement voilà : je ne puis que vous déconseiller le plus vivement possible de prendre à la lettre une telle recommandation, et là, je vous parle d’expérience.
Entretenir son Bobtail : principe de réalité
Comme je l’ai indiqué ci-dessus, poil de couverture et sous-poil forment chez cette race un magnifique équilibre, que même un bain prolongé semble ne pas pouvoir détruire.
C’est vrai, mais de manière très limitée : c’est-à-dire tant que le chien est jeune, en excellente santé, et que les agressions du milieu restent limitées.
Mais au premier incident, patatras ! Le feutre apparaît, et contrairement à ce qu’indique le standard, à terme, cette situation devient insupportable.
Ce qui finit par se produire
En effet, le feutrage n’est pas un phénomène qui s’autolimite, c’est même tout le contraire. Au contraire, celui-ci gagne très vite en épaisseur, mais surtout, ce qui est pire, en dureté.
C’est ainsi que j’ai plusieurs fois rencontré dans ma vie de toiletteur de pauvres animaux devenus littéralement prisonniers d’une véritable carapace, devenue aussi dure que du bois, impossible à démêler, bien sûr, mais même à tondre ! Il faut alors passer au rasoir, et ce n’est pas une mince affaire !
Une situation réellement catastrophique, qu’il faut absolument éviter !
Entretenir son Bobtail : les recommandations du club de race
Et il semble bien que je ne sois pas tout seul de mon avis. En effet, sur le même site qui décrit le standard, vous trouverez une page « hygiène » (http://bobtail.e-monsite.com/pages/le-bobtail/l-entretien.html), dont je crois utile de reproduire intégralement cette recommandation :
« Le sous-poil, beaucoup plus fin et plus court qui donne à la fourrure son aspect laineux et son volume. C’est lui qui est en grande partie responsable de la formation des bourres. Sa densité et sa proportion par rapport à celle du poil long sont variables d’un chien à l’autre et fixent en quelque sorte la cadence des brossages : plus la quantité de sous-poil est abondante, plus les nœuds auront tendance à se former rapidement (le poil feutre) et plus les séances de toilettage devront être fréquentes. »
Entretenir son Bobtail : ne pas tolérer l’apparition de « feutre »
Ce qui signifie, vous en conviendrez certainement avec moi, que le « feutre » n’est pas à rechercher, ni même à tolérer, il faut au contraire l’éliminer…
La conclusion s’impose : ce pelage nécessite des démêlages réguliers et rapprochés, et il ne faut tolérer, sous aucun prétexte, la formation de nœuds au niveau du sous-poil.
Maintenant, comment s’en sortaient les bergers ? Le mystère reste entier.
Les inconvénients d’un poil feutré
Je suis formel : un poil qui commence de feutrer continuera de le faire, inexorablement.
Cependant, la situation que j’ai décrite ci-dessus se rencontre relativement rarement, et ce pour une raison très simple : dans l’immense majorité des cas, de sérieux problèmes ont fait leur apparition. Sous la bourre, la peau ne « respirant plus », des problèmes se multiplient, dermatoses, dermatites… qui obligent à réagir !
L’animal finit par se nuire à lui-même
Il arrive aussi que l’animal, de plus en plus incommodé, et « mal dans sa peau », mais au sens propre, essaye de prendre les choses en main, malheureusement, le plus souvent pour le pire. Il commencera par tenter d’agir avec ses griffes, en se grattant. Mais les griffes d’un grand chien comme le Bobtail sont dures, et la peau, bien plus fragile. Beaucoup de chiens finissent par se blesser, plus ou moins gravement.
Mais il y a pire, parfois : les griffes se révélant plus ou moins inefficaces, ces pauvres animaux finissent par essayer… les dents ! Certains se mordent ainsi, jusqu’au sang, se blessent plus ou moins gravement, et dans certains cas extrêmes certains animaux sont allés jusqu’à se mutiler !
Les agressions contre le pelage : respecter l’intégrité du poil
Le pelage animal peut être agressé de bien des manières, et pour nombre d’entre elles, nous sommes désarmés. Par exemple, des problèmes de santé peuvent altérer la production des glandes sébacées. Le sous-poil devient alors sec et rêche (comme le poil de couverture), et ne joue plus son rôle protecteur. Dans cette situation, il est en outre beaucoup plus susceptible de développer des nœuds.
Mais la pire des agressions est produite par… les humains ! Ou plus précisément par leur malencontreuse intervention.
Sans entrer dans les détails, notons que le poil comporte une couche extérieure, appelée cuticule. Il s’agit d’une couche mince, dure, et surtout, parfaitement imperméable. Imperméable de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. Ce qui est essentiel. En effet, le poil contient une certaine quantité d’eau.
La cuticule empêche deux accidents. Le premier serait que l’eau contenue dans le poil ne soit perdue vers l’extérieur, ce qui entraînerait un dessèchement et une perte des qualités protectrices. Le second serait que l’eau de l’extérieur (bain, pluie, ou simplement fort taux d’humidité) ne pénètre à l’intérieur de la cuticule, ce qui entraînerait une dégradation irréversible du poil.
En conclusion, toute atteinte à l’étanchéité de la cuticule est à terme une catastrophe pour le poil.
Entretenir son Bobtail : le meilleur moyen de nuire
Il existe de nombreux moyens de nuire à l’étanchéité de la cuticule. Mais le moyen le plus sûr et le plus infaillible pour ce résultat est… de sectionner cette dernière. Peu importe comment on s’y est pris, ciseaux, tondeuse, lame de rasoir, les dents si vous voulez, mais un poil sectionné est condamné à perdre toutes ses qualités, à commencer par sa couleur et sa rigidité.
Vous avez sectionné l’extrémité de la fourrure ? Vous avez détruit les qualités du poil de couverture. Ce dernier perd rapidement ses couleurs comme ses capacités protectrices. Il devient mou, terne, et s’emmêle plus facilement.
Vous avez sectionné, plus près de la peau, par une tonte par exemple. Vous avez porté atteinte à l’ensemble du pelage, sous-poil y compris. Le pelage prend un aspect informe, n’a plus ni tenue, ni efficacité, il devient très difficile à entretenir. La texture de ce qui repousse n’a tout simplement plus rien à voir avec ce qui est attendu d’une fourrure Bobtail.
Entretenir son Bobtail : ce qui se passe après une tonte
Poil de couverture et sous-poil deviennent difficiles à distinguer et tendent à se confondre. Le sous-poil s’allonge et ne contient plus de sébum ; le pelage n’est plus qu’apparence, il a cessé d’être une protection.
En plus d’être très laid, ce nouvel ensemble devient presque impossible à entretenir. Très vite, l’emmêlement devient quasi irréversible, on s’oriente vers une nouvelle tonte… on a créé les conditions parfaites d’un véritable cercle vicieux.
Concluons : couper, ou pire, tondre, constitue une véritable atteinte à l’intégrité du pelage de l’animal. En ce cas, on ne nuit pas seulement à son esthétique. On porte atteinte, à plus ou moins long terme, à la santé même de l’animal.
Situation irréversible ?
Une fourrure que l’on a tondue est-elle irréversiblement perdue ?
La réponse est non. Mais il ne faut pas le déguiser, les efforts à consentir pour revenir à une situation normale seront importants. S’attendre à une année au moins de démêlages fastidieux et difficiles. C’est le temps nécessaire pour qu’un cycle pilaire normal se mette à nouveau en place.
Cependant, ces efforts sont destinés à se voir récompensés. Peu à peu, un poil de couverture fera son apparition, tandis que par-dessous, s’installe un sous-poil à nouveau riche en sébum.
La coupe du poil : une nuisance inexcusable
Bien entendu, toutes les personnes qui coupent, ou pire, tondent, vous expliquent qu’il était impossible d’envisager autre chose.
Si c’est vrai, cela signifie que l’entretien de l’animal s’est trouvé négligé pendant une période suffisamment longue pour en arriver là, ce qui en soi, est parfaitement inexcusable.
Mais dans d’autres cas, on vous dira que l’on a dû procéder à un raccourcissement. Cela peut concerner par exemple la préparation des chiens que l’on présente à une exposition. Le standard de la race prévoit expressément ceci : « Le chien étant debout, le garrot est plus bas que le rein (https://www.chien.com/races-de-chiens/bobtail-94.php). »
Je ne sais pas s’il existe réellement des chiens construits de cette manière, mais ce qui est sûr c’est que le toilettage permet de donner l’illusion que c’est en effet le cas. En clair, cela signifie que l’on va se débrouiller pour raccourcir de manière significative le poil dans la région de l’avant-main.
Inutiles ciseaux
Maintenant, si vous procédez à ce raccourcissement à l’aide de ciseaux, vous allez générer dans cette région tous les inconvénients décrits ci-avant. Et cela, sans aucune nécessité.
Il y a en effet beaucoup plus simple et beaucoup plus efficace que les ciseaux : un simple peigne, par exemple, ferait en effet tout aussi bien l’affaire !
Avec ce peigne, procédez tout simplement à un démêlage un peu plus énergique que celui pratiqué ailleurs, et voilà l’affaire réglée.
Raccourcir sans nuire : trimmer !
Que se sera-t-il passé en réalité ? Votre démêlage plus énergique n’a pas tant que cela démêlé, il a surtout « trimmé » la fourrure !
Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on appelle « trimming ».
On s’accorde en général à appeler trimming le fait de sortir d’une fourrure le poil en phase télogène, ou mieux catagène.
Phase télogène ou catagène : le moment où ce poil n’est plus relié, sous la peau, à ce que l’on appelle sa « papille dermique » . Il est seulement retenu dans une sorte de fourreau, sous la peau.
On reconnaît très facilement le poil dans cette situation : c’est celui qui vient très facilement sur une simple et légère traction, un geste en outre totalement insensible pour l’animal.
Mais le trimming concerne une autre action, souvent méconnue.
On croit généralement que la tige du poil, c’est-à-dire sa partie visible, est une sorte de cylindre continu. Mais ce n’est pas exact. En réalité, la tige comporte sur sa longueur, un, ou même plusieurs rétrécissements, correspondant sur le schéma à la région appelée « partie intermédiaire ».
Or, si vous exercez une traction dans le prolongement de la tige, la partie en aval de la partie intermédiaire glisse facilement sur la partie en amont, comme indiqué. La tige se trouve donc amputée de son extrémité, mais sans « blessure » aucune. Elle ne perd alors aucune de ses qualités, et l’on a alors réduit la longueur, mais sans nuire.
Entretenir son Bobtail : caractéristiques spécifiques du pelage
Ce que nous venons de décrire est vrai pour tous les poils longs, mais plus vrai encore pour les Bobtails ! En effet, les poils de couverture présentent ici non pas une seule, mais plusieurs parties intermédiaires. C’est dire qu’après quelques tâtonnements et hésitations, on parvient très rapidement à laisser à ce pelage, sans lui nuire en aucune façon, exactement la longueur souhaitée.
Un travail très facile : ce qui rend plus inexcusable l’usage intempestif des ciseaux !
Usage intempestif ? Existerait-il un usage opportun des ciseaux sur ce type de pelage ?
Oui et non. De fait, l’extrémité d’une tige, disons le dernier demi-millimètre, n’est plus constituée que par la cuticule. Un sectionnement à cet endroit n’a donc pas de conséquence néfaste.
Un travail de trimming, même le plus habile donne toujours un aspect de surface légèrement « hirsute », ce qui est plutôt l’aspect recherché pour un Bobtail.
Cependant, si pour une raison ou une autre, vous voulez un aspect plus « fini », vous pouvez tenter les ciseaux. Mais bien sûr, en respectant ce que nous venons de voir : moins d’un demi-millimètre… ce qui n’est vraiment pas beaucoup !
En ce cas, est-ce bien utile ? À vous de voir.
Le démêlage : de quoi s’agit-il ?
Pour beaucoup de personnes, un chien est considéré comme démêlé, quand un peigne y passe facilement.
Mais, comme je m’en explique longuement dans plusieurs de mes livres, et notamment Le Toilettage au Bout des Doigts, nouvelle édition, quand le peigne passe (trop) facilement, c’est peut-être aussi… qu’il n’y a plus de poil sur le chien !
Le risque, quand on démêle, c’est l’effet « trimming : vous croyez démêler, mais en fait vous trimmez une partie du pelage, qu’il serait pourtant préférable de conserver ! Cela, tant pour le confort du chien (résistance aux variations de température) que pour son aspect esthétique.
Se persuader de ceci : le démêlage consiste bien sûr en l’élimination des « bourres », ou pis, du feutre. Mais ensuite, il consiste surtout en une aération, une mise en volume du poil et surtout du sous-poil. En essayant, comme toujours avec les poils longs, d’arracher le moins possible.
Une affaire d’expérience, d’habileté et de… réflexion !
À ce sujet, je ne puis mieux que renvoyer mon lecteur à mon texte sur ce sujet : « J’entretiens mon chien moi-même ! »
Entretenir son Bobtail : les outils du démêlage
Là encore, pour une étude complète sur ce sujet, voir mon guide cité ci-dessus : « J’entretiens mon chien moi-même ! »
Rappelons cependant quelques thèmes, particulièrement applicables au Bobtail.
Entretenir son Bobtail : le peigne
Parlons d’abord des outils que vous pouvez, ou mieux, que vous devez éliminer immédiatement : cardes, étrilles, peignes couteaux… Ces outils arrachent, mais ne démêlent rien, exactement le contraire de ce que nous recherchons.
Les peignes ? En phase démêlage avant le bain, uniquement s’ils sont à dents longues et espacées (comme sur la photo), et si vous apprenez à les utiliser avec le plus de légèreté possible.
Bon, mais cela dit, franchement, pas si facile que cela.
Entretenir son Bobtail, les brosses
Restent les brosses.
Avant d’aller plus loin, je vous recommande cette excellente page sur Internet : https://www.blogcanin.com/comment-entretenir-le-poil-du-bobtail.
Y sont recommandées deux brosses « douces » : la brosse à poils de sanglier, et la brosse mixte.
La brosse à poils de sanglier est celle qui ménagera le plus le poil. La brosse mixte est un peu plus sévère, mais plus efficace. Dans bien des cas, elle se révèle indispensable.
Cela dit, je précise que personnellement, j’utilise aussi la « brosse à picots ».
Entretenir son Bobtail : la brosse à picots
Comme son nom l’indique, la brosse à picots est une brosse constituée d’une rangée de petites piques, montées sur un socle de caoutchouc. Des brosses utilisées aussi, par conséquent, en coiffure humaine.
Mais attention, la brosse à picots n’est acceptable qu’en fonction de la souplesse de ses picots ! Dès la moindre résistance, ceux-ci doivent s’effacer. Seules les marques de qualité vous offriront cette performance. Sinon, renoncez, et passez aux brosses douces.
En effet, une brosse dont les picots ne s’effacent pas arrachera trop, ce qui est exactement le contraire de ce que nous recherchons : aérer le fond du pelage, mais en évitant de l’éclaircir.
Brosse à picot, brosse à poil de sanglier, brosse mixte, ce sont les mêmes que celles que l’on utilise en coiffure. Vous pouvez donc en trouver à peu près à tous les prix. Avec bien sûr, des niveaux de qualité très irréguliers. Et la qualité a un prix. Mais c’est aussi le meilleur des investissements. Une brosse de qualité ne vous permettra pas seulement de mieux travailler. Elle vous durera aussi beaucoup plus longtemps.
Entretenir son Bobtail : histoire d’eau
Quand on démêle le pelage d’un Bobtail, on peut avoir souvent l’impression que ce pelage manque de glissant, qu’il « accroche » l’outil que l’on utilise.
Et très souvent, c’est en effet le cas. On peut plus ou moins essayer de résoudre cette difficulté en utilisant des produits réputés faciliter le démêlage.
Pourquoi pas ? À condition, cependant, de s’être assuré auparavant que ces produits ne contiennent pas de silicone.
La silicone est en effet d’une remarquable efficacité, mais c’est malheureusement un poison, tant pour le chien que pour l’environnement. À éviter absolument, voir notre article : Entretenir son chien : les bons produits ! Savoir les sélectionner !
Combattre le mal à la source
Cela dit, une façon plus intelligente de faire et de combattre le mal… à la source. Quelle est la raison principale pour laquelle un poil accroche ? Parce qu’il est porteur de sels minéraux, et notamment de calcaire. D’où provient ce calcaire ? De l’eau utilisée pour le rinçage, lors du bain précédent.
Comment aurait-on pu éviter cela ? En ayant soin de rincer soigneusement, après le dernier shampooing, le chien avec une eau déminéralisée.
Une fourrure rincée avec une eau pure ou déminéralisée est beaucoup plus facile à entretenir, prend naturellement beaucoup plus de volume, est plus rapide et plus facile à sécher…
Un rinçage à l’eau pure est donc recommandé pour tous les chiens, mais plus encore pour les fourrures de ce type.
Je le redis : le rinçage avec une eau cent pour cent pure est un bien pour tous les pelages. Mais pour un pelage de type Bobtail, c’est presque une nécessité. Ce rinçage vous dispense en outre de l’usage de conditionneurs ou démêlants, ou vous permet en tous cas d’en limiter fortement l’usage.
Évidemment, un rinçage efficace nécessite une certaine quantité d’eau, entre trois et cinq litres… ce qui est tout compte fait un investissement bien réduit pour un véritable catalogue d’avantages ! À vous de voir !
Conclusion – résumé
Rappelons qu’un beau Bobtail doit avoir beaucoup de poil. Il y va tout autant de son esthétique que de sa bonne santé.
Seul le poil en phase catagène, c’est-à-dire prêt à être remplacé par un nouveau poil de remplacement, devrait ou doit être éliminé, ce qu’un brossage régulier produit le plus simplement du monde.
Problème : le poil en phase « télogène » s’élimine également très facilement, avec une simple action de démêlage un peu énergique.
Or, c’est le théorème dit de « Pierre Boetsch » : « Tout poil qui se retrouve sur la brosse n’est plus sur le chien. » Evident.
Par conséquent, une main maladroite ou trop dure aura pour effet d’éliminer un poil qu’il aurait fallu conserver.
Voilà pourquoi le démêlage et l’entretien du Bobtail demandent beaucoup de délicatesse et d’habileté. C’est finalement tout le contraire d’un travail « en force ».
1 commentaire
Eloise · 8 avril 2020 à 19 h 15 min
Bonjour et merci pour ce super blog toujours aussi utile !
Je suis une lectrice régulière depuis déjà plusieurs mois et j’apprécie la qualité des articles qui sont eux-mêmes toujours très intéressant ! Personnellement, pour dresser mon premier chien ( un Golden Retriever encore assez jeune), j’ai utilisé une méthode assez rapide qui a particulièrement bien fonctionné.
Je me permets de partager le lien d’une vidéo qui l’explique en détails: https://bit.ly/DresserSonChienRapidementEnSeulement15MinutesParJour
Encore merci pour cet article de qualité et peut-être à bientôt sur d’autres articles !