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« Aux confins de la terre » !
Mieux, selon Lucas Bridges, l’auteur de ce livre extraordinaire « Aux confins de la terre », même le mouton domestique, quand il est élevé de manière extensive, adopte un comportement similaire : quand on rassemble les moutons, pratiquement retournés à l’état sauvage, les brebis elles aussi cachent leurs agneaux, qui restent alors si parfaitement silencieux et immobiles, qu’on ne les retrouve pas (et qui finiraient par décéder), si on ne se donne pas la peine de les chercher !
Nos chiens étaient encore des loups
Du temps (en réalité pas si éloigné que nos lunettes de myopes ne nous le donnent à croire), que nos chiens étaient encore des loups, la règle de la sélection des seuls animaux sachant rester « cois » (immobiles et silencieux) n’a jamais été transgressée. Au contraire, elle s’est même peut-être trouvée renforcée, selon certains auteurs, par le comportement des adultes, qui auraient euthanasié sans quartier tout éventuel « mutant » non naturellement coi ; l’adulte pouvant être la propre mère du délinquant ! Que les âmes sensibles se consolent cependant, à notre avis une telle éventualité ne s’est jamais produite, tout simplement parce que l’occasion ne s’en est jamais présentée… plusieurs centaines de milliers d’années de sélection ayant réduit à rien une telle éventualité !
Un apprentissage qui continue lors de l’adolescence
Notons encore (et cette remarque aura son importance pour la suite de notre démonstration), que le louveteau sait attendre dans le plus grand silence, non seulement au sein si confortable de la tanière familiale, mais aussi bien plus tard, quand pendant son adolescence, il commencera d’accompagner ses aînés à la chasse, et qu’à cette occasion, on lui demandera d’attendre, seul, à tel poste de guet, mission dont il s’acquittera, le plus souvent, avec la plus grande conscience. Capacité que l’on retrouve par exemple à l’identique exprimée par le chien de chasse, qui marque l’arrêt.
Cas particulier du chien
Soit, pour le loup, nous direz-vous, mais cela ne saurait s’appliquer au chien, heureusement protégé de certaines rigueurs de la nature. Interrogez cependant les éleveurs, tous le confirmeront, jusqu’à un âge relativement avancé, les portées, quand leur mère les quitte, entrent dans une sorte de léthargie, qui dure tout le temps de l’absence de cette dernière. Ce qui n’a tout compte fait rien que de très normal : 20 000 ou peut-être même 30 000 années de sélection, voilà qui est certes suffisant pour faire varier tailles et pelages dans les proportions que nous connaissons, mais qui comptent peu pour certains aspects fondamentaux du comportement, comparés aux centaines de centaines de milliers d’années évoquées ci-avant (cinquante millions d’années, environ, pour le loup, contre vingt à trente milles pour le chien, soit moins de 0,04 %).
Votre chien sait attendre de naissance
Voilà qui justifie tout à fait ce par quoi nous avons commencé : oui, et encore oui, votre chien sait attendre, et il sait attendre dans le plus grand silence ! Et cette capacité qu’il a « de naissance » s’est trouvée largement renforcée et exercée tout au long des premières semaines de son existence par les vagabondages et les absences toujours plus longues et répétées de sa mère !
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